Cinquième du championnat, l’OL ne devrait pas arriver avec un potentiel statut de trouble-fête au Parc des Princes. Pourtant, entre le coup de moins du PSG et la dynamique positive des Lyonnais, l’espoir d’un gros coup dans la capitale est plus que jamais d’actualité.
On pourrait dire que ce n’est qu’un match entre le leader et le cinquième, à neuf longueurs de cette première place. On pourrait dire que le PSG, vraie machine de guerre depuis des années, n’a que peu de soucis à se faire en recevant l’OL, surtout après sa victoire en Ligue des champions mardi. Toutefois, sans dire que les Lyonnais sont favoris, il y a comme une odeur de gros coup qui plane au-dessus de ce choc du dimanche soir (20h45) dans la capitale. Il y a certes un écart comptable au moment du coup d’envoi, mais la victoire rhodanienne contre l’Eintracht Francfort a donné de l’espoir à tous les supporters.
Celui de voir le PSG tomber à domicile pour une deuxième fois après la défaite surprise en 2023 contre l’OL. Dans les années 2000, le Parc des Princes était devenu le jardin de Juninho et ses compères. C’est bien moins le cas depuis l’arrivée du Qatar à Paris (11 victoires sur les 15 derniers matchs). Est-ce que cette année sera la bonne ? Sur le papier, les voyants sont au vert pour les hommes de Pierre Sage. Qarabag, Nice, Angers, Francfort… Depuis quatre matchs, l’OL a retrouvé l’efficacité offensive qui lui faisait tant défaut.
Une efficacité retrouvée et un pressing enfin coordonné
Georges Mikautadze et Alexandre Lacazette font enfin trembler les filets adverses. Et quand ils sont moins en réussite comme ce fut le cas contre Francfort jeudi pour le capitaine, ils sont enfin suppléés par d’autres et surtout un duo dont l’Europe devrait rapidement raffoler : Rayan Cherki et Malick Fofana. Les deux jeunes offensifs marchent sur l’eau individuellement, mais aussi collectivement. Ils ne rechignent pas à la tâche quand il s’agit de défendre et c’est bien une nouveauté dans le jeu de Cherki. Des offensifs qui marquent, une arme qui a de quoi faire peur au PSG qui est loin d’être rassurant derrière. Si les dernières semaines avaient montré une vraie montée en puissance lyonnaise, la victoire contre Francfort a clairement validé ce changement et montré aux joueurs que même dans les gros matchs, ils étaient capables de faire autant, voire mieux.
Tout n’a pas été parfait en Ligue Europa, mais il y a bien une chose qui a crevé l’écran : l’OL réussit désormais à presser de façon coordonnée et donc d’étouffer son adversaire, comme l'a souligné Sage. "Je pense qu’on a été assez performants dans le marquage préventif et dans le contre-pressing de manière à les empêcher à la récupération d’attaquer à chaque fois la profondeur comme ils l’ont fait dans beaucoup de matchs cette saison." Entre le PSG et l’OL, ce sera un duel d’équipe à la forte capacité de récupération haute depuis le début de la saison en Ligue 1. Ce sera donc un réel jeu d’échecs et chacun espère bien contrecarrer les plans de l’autre. "Le danger viendra si Lyon est capable d’avoir le ballon, pense Luis Enrique. Dans ce cas-là, c’est une équipe de très haut niveau parce qu’ils ont des profils individuels très élevés".
Une solidité défensive qui ne tient qu’à un fil à l'OL
En face, Pierre Sage ne peut dire que la même chose. Interrogé sur un potentiel statut de favori, l’entraîneur a tenu à rappeler que le "PSG continue de se créer de très nombreuses occasions. Il ne leur a manqué qu’un peu d’efficacité sur certains matchs." Avec le retour de Gonçalo Ramos à la pointe de l’attaque, le club parisien a retrouvé un vrai neuf qui lui faisait défaut ces derniers temps. Luis Enrique va-t-il opter pour ce schéma ? Pas forcément s’il s’appuie sur les rapports de ses adjoints concernant l’OL et son assise défensive. Cette dernière est loin d’être opérationnelle malgré la bonne dynamique de ces derniers mois. L’erreur de Duje Caleta-Car jeudi s’est ajoutée à la longue liste des erreurs lyonnaises dans ce secteur.
Forcément un point négatif au moment de rencontrer le PSG mais Sage n’a pas forcément voulu se montrer trop pessimiste sur la question du déséquilibre et cette envie de jouer haut et donc s’exposer même s’il ne l’élude pas pour autant. "Il faut à la fois considérer qu’on laisse beaucoup moins de position sous le ballon lorsqu’on est en possession haute et il faut aussi anticiper le fait que nos adversaires sont capables de prendre de la vitesse. Un peu à l’image de ce qu’à très bien fait Francfort." Et de ce qu’est capable de faire le PSG.
Ne pas répéter les erreurs du passé
Pour la troisième fois de sa jeune carrière, Pierre Sage va rencontrer le PSG et pour le moment, ce n’est clairement pas de bons souvenirs. Il y a eu cette finale de Coupe de France perdue et qui avait été précédée quelques semaines auparavant par un premier revers au Parc des Princes. Deux rencontres durant lesquelles l’OL était arrivé avec des ambitions et qui a vite été ramené à la réalité. Kylian Mbappé n’est certes plus de ce championnat, mais par deux fois, les Lyonnais avaient sombré dans les premières minutes.
Deux buts en six minutes en Ligue 1 et un autre à la 20e en finale de Coupe de France. Des évènements contraires qui avaient empêché de voir les vraies intentions lyonnaises et qui poussent donc à faire preuve de prudence dans l’engouement de ces derniers jours. "On joue quand même le PSG qui est premier du championnat et bien positionné pour se qualifier en Ligue des champions. Ça reste le PSG, mais on y va avec de l’ambition."
L’OL est arrivé en confiance lors de ses deux dernières confrontations et a pris un mur en pleine tête. De quoi permettre de ne pas refaire les mêmes erreurs ? "Ce sont des erreurs tactiques qui ont influencé le match et qui ont fait qu’on n’a pas pu mettre en place ce qu’on souhaitait. Il ne faut pas refaire les mêmes erreurs. Il faudra à la fois être performant quand on a le ballon et les pousser dans leurs retranchements, mais aussi être efficace défensivement, ce qui n’avait pas été le cas la saison dernière." L’OL a beau débarquer dans la capitale avec une pseudo-étiquette de favori "mais ce n’est qu’une impression" et il va devoir confirmer et s’employer pour faire le gros coup du week-end.