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Quand la tour Eiffel tremble jusqu’au Mont-Royal

À plus de 5500 kilomètres de Paris, les amateurs du PSG ont jubilé devant le premier triomphe des leurs en Ligue des Champions, par une victoire de 5-0 devant l’Inter Milan. Retour sur un après-midi historique en compagnie de partisans dévoués.

Publié à 20 h 26

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

L’engouement en vue du match est monstre. Les 500 billets rendus disponibles pour cet évènement spécial se sont vendus en seulement 38 minutes. Avant la première minute de jeu, dans la salle principale de l’Union française de Montréal, les passionnés sont entassés. Une chaleur suffocante émane. Les lunettes s’embuent. La sueur perle sur les fronts. Les yeux sont rivés sur le mur, sur lequel est projetée la partie. La tension est à son comble.

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À la 25e minute, les favoris du public mènent déjà 2 à 0. Myriam Gbanet scrute chaque geste de l’équipe dont elle porte fièrement les couleurs. Son copain Kadar D’Almeida et elle sont arrivés une heure avant le début de la partie pour avoir les meilleures places, à l’avant. Confiante, elle prédit une victoire de 4-1. Difficile à croire à ce moment, mais son optimisme s’avérera trop conservateur…

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L’avance de deux buts persiste à la 37e minute. Comme bien des partisans, Lucas Ski affiche un optimiste modéré. « Oui, ça commence bien, mais au dernier match, l’Inter Milan a réussi à remonter contre Barcelone. Ce n’est pas réglé. On célébrera à la 90e minute », tranche-t-il, d’un sérieux implacable. Il concédera un sourire dans les secondes qui suivront. « Je suis né à Paris, je ne suis à Montréal que depuis un an. De se réunir avec les ultras pour un moment comme celui-là, ça remplace presque la maison », se satisfait-il.

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Nous sommes au début de la seconde mi-temps. La voix de Romuald Thomas, l’un des animateurs de foule, ne descend pas d’un décibel. Il entonne sans cesse les chansons typiques des ultras des PSG. La foule le suit sans hésiter. Notre homme n’en est pas à son premier rodéo : il suit les exploits du PSG depuis son enfance, en France. « C’est mon père qui m’a amené au stade à l’époque. C’est un amour qui passe de génération en génération. On savoure pleinement ce qui nous arrive aujourd’hui », nous fait-il part.

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Voilà, on a affaire à une domination : à la 73e minute, c’est 4-0 PSG. Ricardo Davila et Cesar Monroy préfèrent l’ambiance détendue du bar à celle de la grande salle. Ils commencent à croire à une victoire. « Ça fait 15 ans que j’attends ça. Si on gagne, l’émotion sera indescriptible », lance M. Davila. Celui-ci soutient le PSG puisqu’il a habité Paris. Il n’est arrivé au Québec que depuis le mois de février. « Paris me manque. De vivre ça ici, entouré de partisans, c’est spécial », partage-t-il.

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C’est fait. Le PSG l’a emporté 5-0 et devient champion d’Europe pour la première fois de son histoire. Les partisans s’enlacent. Les larmes coulent. Sur le cellulaire de Kevin Gaudin, on aperçoit un visage. Il nous apprendra que c’est celui de son frère. Les deux hommes se regardent en pleurs. Incapables de placer un mot. Ce moment, ils l’attendent depuis toute leur vie. « Je n’arrive pas à parler. C’est trop beau. On l’a fait, on a gagné », nous répète sans cesse Kevin Gaudin.

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Impossible de circuler dans la salle de l’Union française de Montréal sans se faire enlacer. Des partisans nous prennent même par les épaules pour nous embrasser sur la joue. Sur l’écran géant, on aperçoit les joueurs du PSG soulever le trophée de la ligue des champions. La foule explose, pour une énième fois. Au son du tambour, tous dansent. Ceux qui n’étaient que des inconnus sont désormais les meilleurs amis.

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La fête se transporte à l’extérieur, au square Viger. Les partisans chantent leur joie. Les bombes fumigènes bleues et rouges fusent. Les feux d’artifice suivent. « Un, deux, trois, quatre, cinq, on les a niqués ! On les a niqués ! », chantent les partisans du PSG, en liesse. Plusieurs partisans immortalisent la scène avec leur téléphone. Parions que même si leur fichier se perdait, ces souvenirs d’une victoire historique resteront à jamais gravés dans leur mémoire.

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