Thomas Bourseau
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Rédacteur
Féru de sport, Thomas a grandi entre le ballon rond du football et le orange du basket, ses deux coups de cœur depuis toujours. Diplômé d’un Master et d’une Licence à l’Institut Européen du Journalisme de Paris, il suit toujours de très près les aventures d’Arsenal et des Los Angeles Lakers.
Fin février 2023, Achraf Hakimi a reçu une jeune femme de 24 chez lui, appelée Amélie par L'Equipe pour dissimuler son identité. Néanmoins, la plaignante s'est rendue au commissariat de Nogent-sur-Marne dans la foulée pour un signalement pour viol avec pénétration digitale, sans déposer plainte, souhaitant éviter que son mauvaise expérience soit vécue par d'autres femmes. Le parquet de Nanterre a alors récupéré l'affaire même sans la plainte de la plaignante, mais la fuite dans Le Parisien a compliqué la tâche de la justice et n'aurait pas laissé le procureur indifférent. Explications.
Achraf Hakimi est dans l'oeil du cyclone juridique. Le parquet de Nanterre réclame un procès pour viol devant la cour criminelle départementale des Hauts-de-Seine contre le joueur du PSG. La cause ? Une accusation de viol par pénétration digitale de la plaignante nommée Amélie par L'Equipe, le journal sportif ayant pris le soin de modifier son nom afin de protéger son identité, qui remonte au 26 février 2023 dans la main courante déposée par la plaignante à la police de Nogent-sur-Marne avec une volonté précise : « que cela n'arrive pas à d'autres filles ».
Même sans dépôt de plainte de la plaignante, le procureur de Nanterre lance l'affaire
La plaignante a assuré aux policiers ne pas souhaiter porter plainte ni consulter un de médecin, juste laisser une trace. Néanmoins, de par les répercussions du mouvement #MeToo, les parquets sont en mesure de se saisir eux-mêmes des affaires de violences sexuelles même sans la présence d'une plainte. Mais Amélie refuse de prendre part à l'enquête lorsque les policiers l'ont rappelé par la suite.
La plaignante pas réentendue, Hakimi pas entendu, la fuite dans Le Parisien a rendu fou le procureur
Une nouvelle fois contactée par la police, Amélie tient le même discours en énonçant les propos suivants répétés par un enquêteur et rapporté par L'Equipe. « Elle nous explique qu'elle ne souhaite pas nuire à la notoriété du mis en cause. Elle précise également qu'elle a peur des conséquences que ses révélations pourraient avoir sur sa vie personnelle ».
La plaignante accepte néanmoins de communiquer les coordonnées téléphoniques de sa copine avec qui elle avait échangé par messages avant de rencontrer Achraf Hakimi dans la nuit du 24 au 25 février 2023. Mais cette dernière refuse également de témoigner au commissariat. De quoi compliquer toute avancée dans cette affaire en l'absence d'une victime déclarée et de témoin. Cependant, la fuite dans l'édition du lundi 27 février dans Le Parisien va changer la donne. Cette fuite médiatique aurait rendu furieux le procureur puisque la plaignante n'aurait pas encore été entendue à nouveau, ni le suspect, mettant fin à tout effet de surprise indispensable à l'investigation...