Thomas Bourseau
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Rédacteur
Féru de sport, Thomas a grandi entre le ballon rond du football et le orange du basket, ses deux coups de cœur depuis toujours. Diplômé d’un Master et d’une Licence à l’Institut Européen du Journalisme de Paris, il suit toujours de très près les aventures d’Arsenal et des Los Angeles Lakers.
Un peu plus de deux ans après une main courante déposée contre Achraf Hakimi pour viol, le parquet de Nanterre réclame un procès à son encontre. L'Equipe, après avoir enquêté, a révélé des messages entre la plaignante et une amie concernant le déroulé de cet évènement avec des contradictions qui poussent Hakimi et son avocate Me Fanny Colin à évoquer une tentative de racket et de chantage.
Le lundi 27 février 2023, le signalement contre Achraf Hakimi concernant l'accusation de viol par pénétration digitale de la jeune Amélie (son prénom ayant été modifié par L'Equipe afin de protéger son intimité) fuite dans Le Parisien. Et ce, alors que la principale intéressée refuse de déposer plainte après une simple main courante effectuée au commissariat de Nogent-sur-Marne la veille concernant des faits survenus selon ses propos dans la nuit du vendredi 24 au samedi 25 février.
«Je t'en supplie, dépêche toi, c'est tres grave, il me viole»
L'Equipe retrace l'affaire dans son édition du jour alors que le parquet de Nanterre, qui a récupéré l'affaire transférée par le parquet de Créteil à l'époque des faits, réclame un procès pour viol devant la cour criminelle départementale des Hauts-de-Seine contre Achraf Hakimi. Au départ, Amélie écartait toute volonté de témoigner et le faisait savoir aux enquêteurs, au même titre que l'avocate choisie par ses soins : Me Rachel-Flore Pardo.
Le lendemain de l'article paru dans Le Parisien, l'avocate de la partie civile en informe une fois de plus la police. Tout le contraire de l'avocate d'Achraf Hakimi en la personne de Me Fanny Colin qui affirme aux forces de l'ordre que le joueur du PSG veut que la vérité éclate en communiquant sa version des faits et ce, le plus rapidement possible, faisant accélérer l'enquête instantanément.
Les images de la vidéosurveillance tombent entre les mains des enquêteurs. Ce qui fini par engendrer les témoignages d'Amélie et de son amie Nadia, nom également modifié par L'Equipe, à la police pour le récit d'un huis clos. La présence de Nadia est justifiée par le fait qu**'Amélie** révèle des échanges par messages avec elle, prouvés par des captures d'écran, remises à la police concernant les évènements survenus au domicile d**'Achraf Hakimi** entre 1h50 et 2h22 : « C'est très grave » (1h50), « je rentre, c'est très grave » (2h18), « Je t'en supplie, dépêche toi, c'est très grave, il me viole, la vie de ma mère » ; « j'arrive pas à partir ».
«Essaie de choper les codes et tout. On va aller le dépouiller»
Sous le choc, son amie Nadia s'est alors mise en route pour aller chercher Amélie à l'adresse en question. Néanmoins, la plaignante n'avait pas pris le soin de communiquer les messages échanges avec Nadia avant d'arriver chez Achraf Hakimi. Et ce point a été soulevé par l'avocate du joueur du PSG Me Fanny Colin comme étant une « une tentative de dissimuler la vérité ».
Parmi les textos en question, lus par les forces de l'ordre après l'audition de Nadia et trouvés dans le téléphone de cette dernière à compter de minuit 48 : « Ah j'ai le démon mdrr (ndlr morte de rire) », a écrit Amélie à Nadia qui lui a conseillé d'écouter le son « À l'abri » de Fresh la peufra avec le message suivant chanté par le rappeur : « J'ai pas eu le choix, Que prendre ce risque pour mettre la miff (la famille) à l'abri ». Nadia a par la suite conseillé Amélie sur son attitude à adopter en arrivant chez Achraf Hakimi : « En mode femme fatale. Essaie de choper les codes et tout. On va aller le dépouiller ». « On est des meufs de la cailler (la calle, la rue en espagnol) ».
Le clan Hakimi crie au chantage et au racket
Des messages troublants utilisés par le clan Hakimi pour faire part d'une tentative de chantage et de repérage pour un éventuel futur cambriolage. L'Equipe communique en outre d'autres messages échangés entre Amélie et Nadia. « Je v le bz (baiser) ». Autre élément encore plus alarmant, Nadia a demandé quelques jours plus tard au vu de l'ampleur prise par l'affaire, quels messages Amélie a divulgué « aux flics pour savoir si je peux en supprimer certains ». Pour leur défense, les deux amies justifieront cela par des « plaisanteries » et de « l'humour noir ».